Réformisme et rénovation (R2)
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Pour un socialisme pragmatique : prolonger la motion 4 dans le PS
 
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 Le CNE CPE

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Le CNE CPE Empty
MessageSujet: Le CNE CPE   Le CNE CPE EmptyMer 10 Mai - 21:09

Bonjour à tous,

Je suis convié par mes camarades de section à une distribution de
tracts en vue de la manifestation du 7 février contre le projet de
CNE / CPE, à laquelle le PS s'est associée.

Sur ce projet, mon avis reste à ce jour très mitigé et je souhaiterai
obtenir quelques avis de votre part.

Le CNE (comme le CPE) sont décriés par la gauche (et l'UDF) car
censés ajouter une couche à la précarisation du travail dans notre
pays dans un premier temps, et de clôre le chapitre du CDI dans uns
econd temps.

Bien entendu je ne reste pas insensible à ces arguments tout en les
modérant :

1/ Le CDI est cliniquement mort depuis déjà de très nombreuses
années. Pour avoir été embauché 4 fois en CDI et avoir subi deux
licenciements économiques, je n'ai pour ma part eu que mes droits au
chômage et mes yeux pour pleurer.... Avec moins de deux années
d'ancienneté, un salarié n'avait déjà droit à aucune indemnité.

2/ Si l'intérim et le CDD fermaient déjà la porte à tout espoir de
crédit bancaire ou d'accession à la location par les bailleurs, le
CDI n'est considéré par ces mêmes personnes que STABLE au bout d'un
an. La précarité existe donc déjà depuis de très nombreuses années.

3/ Concernant le CPE, un jeune salarié peut prétendre au chômage à
partir de 4 mois d'ancienneté, contre 8 pour un contrat quelconque.
Il dispose en outre d'un loca-pass associé à son contrat (ce qui est
rassurant et engageant pour nombre de bailleurs).

4/ D'une spécificité on passe à la généralité. Ainsi, pour moi ces
contrats sont tout à fait efficaces pour les PME/PMI, mais dangereux
si étendus aux grandes entreprises.

5/ Enfin, comme très souvent beaucoup de nos camarades semblent
décidés à ne pas accepter une flexibilité de l'emploi, pourtant
presque inévitable aujourd'hui.

Maintenant, ces nouveaux contrats ne posent toujours pas les
problèmes liés à la formation professionnelle de TOUS et non des
seuls jeunes, n'évoquent pas les principes de la mobilité (que je
couple à la flexibilité).

Voilà je reste donc sur ma réserve et suis très ennuyé, aussi merci
de me faire part de vos commentaires.

Cordialement,

Régis Sada




Re :

Sur un blog

Citation :
DSK en appelle à « une riposte unitaire de grande ampleur » contre la « nouvelle provocation » que représente le CPE. Ce sera sans moi.
Ce qu’il y a de bien, avec une mesure comme le Contrat Première Embauche, c’est sa capacité à nous rassurer sur la constance de nos réflexes archaïques. La planète peut bien vaciller sur son axe et les Chinois troquer leur bol de riz quotidien pour une Ferrari, rien ne vaut un bon vieil appel à la mobilisation unitaire contre une bonne vieille mesure socialement régressive pour apaiser nos angoisses existentielles. Pourquoi s’inquiéter, après tout, puisque rien ne change jamais ?
La droite, cet assortiment hétéroclite de suppôts du grand capital, d’héritiers du Comité des forges, de collaborateurs, de bigots, de réactionnaires, d’affameurs et d’exploiteurs s’organise, chaque fois qu’elle en a l’occasion, pour mieux démolir le tissu social et renforcer ses privilèges exorbitants. Mais qu’à cela ne tienne : la gauche, admirable alliance de générosité, d’esprit de partage et de solidarité, saura bien dénoncer l’iniquité de la manœuvre et en appeler à la défense d’un modèle social lâchement agressé.
Chacun sait ça. Les méchants sont méchants et les gentils gentils.
Le CPE, dans ce contexte, est donc le prototype de la mesure méchante. Remettant en question les principes sacrés du Code du Travail, ce véritable nouveau testament laïque, ciblant les « jeunes » et réminiscent de pratiques « anglo-saxonnes », il devra être dénoncé avec la dernière énergie par les forces de progrès enfin rassemblées — du PC à LO, des Verts à la Ligue, du MDC au PS de synthèse…
Ayant moi-même définitivement rejoint le camp des méchants (enfin, pas tout à fait puisque je crois savoir que les rocardo-blairistes peuvent encore être sauvés par un acte de contrition parfaite), je me permettrais de m’étonner qu’un autre méchant putatif puisse se laisser aller à jouer les gentils avec autant d’aplomb. DSK, puisque c’est de lui qu’il s’agit, serait donc sincèrement révolté par l’idée d’un dispositif permettant aux 25% de jeunes Français sans emploi d’en trouver un... Tellement révolté, en fait, qu’il se verrait bien défiler entre République et Nation aux côtés d’Olivier, d’Arlette et de Marie-Georges, une agression d’une telle magnitude valant bien la suspension provisoire de querelles aussi stériles que fratricides.
Come on, Dominique, give us a break… Je ne te crois pas. Et même Olivier, Arlette et Marie-Georges — qui savent bien que, social-traître un jour, social-traître toujours — ne te croient pas non plus. Tiens, demande à Laurent : il te racontera comment il a été reçu à la dernière fête de l’Huma, ses efforts constitutionnels n’ayant manifestement rien donné.
Je ne te crois pas lorsque tu prétends qu’une mesure pareille n’est qu’une « provocation ». Je ne te crois pas lorsque tu soutiens qu’aucune création nette d’emplois n’a été enregistrée grâce au CNE, grand frère du CPE. Je ne te crois pas lorsque tu assures que ces « mauvais contrats » devront être « licenciés sans préavis » si la gauche, hypothèse hautement improbable, revenait au pouvoir en 2007.
Evidemment, le fait que je ne te croie pas ne t’empêchera probablement pas de dormir. Les rocardo-blairistes, tous les sondages l’indiquent, demeurent quantité négligeable et la masse critique ne pourra être accumulée qu’en flattant les amateurs de facteurs joufflus. Le problème est tout de même qu’à force de ne pas convaincre sur ta gauche et de t’éloigner de ceux qui te percevaient comme le plus à même d’amener le PS à s’émanciper, tes options vont finir par se raréfier.
La droite britannique, que l'on donnait pour morte après l'épuisement d'une kyrielle de leaders tous plus médiocres les uns que les autres, est peut-être en passe de se reconstruire depuis qu’elle s’est dotée d’un type ayant décidé d'offrir une « vision nouvelle » — en rupture radicale avec la tradition de démagogie et de conservatisme réactionnaire qui était devenue la marque de fabrique des tories.
Dans un discours surprenant, David Cameron, le leader en question, s'est ainsi affirmé partisan d'une « opposition constructive », capable de « soutenir le gouvernment lorsqu'il fait ce qu'il faut faire », sans pour autant se priver de défendre clairement ses idées et sa vision d'une Grande-Bretagne plus respectueuse des femmes, des minorités et de l'environnement... Excusez du peu.
La droite anglaise, héritière de Thatcher, serait donc en mesure de se remettre en question au point de revisiter son canon anti-blairiste, n'hésitant pas à faire l'impasse sur la frange la plus rassise de son électorat traditionnel, quand un même un DSK resterait incapable de défendre des idées autrefois portées sans complexe ? Ce serait bien dommage. C'est bien dommage.

Bref je n'irais pas manifesté contre cela. Contre l'abrogation des 35 h
oui, mais pas là.

Lionnel Le Gallic



Re :

Bonjour,

Tout à fait d'accord avec le constat effectué par
Régis.

Personnellement, malgré un diplôme d'ingénieur j'ai
connu en 12 ans d'expérience professionnelle, 6
employeurs, 3 périodes de chômage, 1 licenciement
économique et 2 périodes d'essai non renouvelée.
Certes, j'habite dans un bassin d'emploi très
difficile dans lequel il y a beaucoup de demandes et pas
assez d' offres dans mon secteur d'activités. Cette
situation ne me révolte même plus, j'y suis habitué,
il faut tout simplement s'adapter au monde du travail
pour survivre. De toutes façons le bon vieux CDI qui
garantissait un emploi à vie n'est désormais réservé
qu'à une catégorie de salarié travaillant dans des
secteurs protégés.

Ayant déjà travaillé dans une TPE de moins de 10
personnes, je pense pouvoir affirmer que les CNE/CRE
permettent de lever un frein psychologique en
rassurant les patrons des PME/PMI qui pour la plupart
s'investissent humainement et financièrement dans leur
entreprise et ne peuvent pas se permettre de "rater"
un recrutement. De plus, toute mesure prise pour
favoriser le retour ou l'entrée dans le monde du
travail au plus grand nombre est bonne à prendre.

Cependant l'offre actuelle en contrat de travail sur
le marché pour les employeurs va désormais être
pléthorique (CDI, CDD, CNE, CPE, contrats aidés....)
et va aggraver non seulement les inégalités de statut
entre les salariés du privé mais aussi la précarité
des salariés les plus défavorisés.

Ainsi, l’idée de créer un seul contrat unique de
travail permettant d’un côté plus de flexibilité aux
entreprises mais aussi en contre partie garantissant
plus de sécurité au salarié (meilleure indemnisation,
protection sociale assurée, droit à la formation) pour
leur permettre de retrouver un emploi dans les
meilleures conditions, me semble la plus adaptée au
monde économique actuel.

Toute la gesticulation politico-médiatique de ces
derniers jours n’est qu’un combat d’arrière garde
inefficace dans lequel la gauche s’enlise depuis
quelques années en refusant de voir le monde tel qu’il
est à mon grand désespoir. De plus, la droite aura le
beau rôle et pourra dénoncer dans les média
l’immobilisme et le conservatisme des forces de
gauche, j’entends déjà le discours classique de sarko
au JT de TF1….

Cordialement


Pierre Gourjon



Re :

Régis,
 
ton analyse me semble tout à fait objective d'autant qu'elle s'appuie sur ton expérience personnelle de salarié dans le secteur marchand. 
Je pense comme toi que la mise en place du CPE offre une meilleure protection que certains CDI meme si des améliorations sont encore possibles. Le CPE ne s'adresse pas au grandes entreprises qui ont d'autres politiques de sélection à travers les stages et les partenariats universitaires(à développer d'urgence en France ..).
Pour avoir discuter longuement avec des artisans utilisateurs de CNE je peux témoigner que les procés en exploitation de MO et généralisation de précarité sont trés mal vécus car comment penser qu'un artisan qui forme un jeune pendant 2 ans va le virer: ce sera au pire la 1ere  année, mais aprés l'investissement en temps et moyens de formation est trop lourd pour penser jouer ce jeu la.
Encore une fois je suis attristé par les positions conservatrices du PS et des syndicats qui brandissent des épouvantais sans jamais prendre la vrai mesure du drame du chomage des jeunes en France. Décidément le conservatisme a changé de camp et le refus de regarder les réformes réalisées par les autres PS européens me choque.
cordialement
Guy Noailhet    




Re :


Intéressant le débat sur le CNE CPE.
 
D'autant (ce n'est pas habituel au PS) qu'on y trouve des témoignages de salariés du privé.
Je suis très frappé (et ému) par les témoignages de nos camarades qui ont connu la précarité : il semble (et ils semble aussi que ce soit le cas dans les sondages) que ce contrat provoque l'espoir de ceux à qui il s'adresse, c'est tout de même un signe...
Quelques points :
 
Le champ du débat :
 
Ce qui est vrai des petites entreprises est vrai aussi des grandes et des très grandes. Dans la mienne (15 000 personnes) il y a entre 10 et 15% d'intérimaires (ou CDD ou stagaires) en permanence, sans parler des sous traitants très nombreux y compris sur les sites - gardiennage, entretien, courrier, services divers ; cela représente des centaines (milliers ?) d'emplois...
 
Donc, il ne faut pas raisonner que sur des petites entreprises mais sur l'ensemble d'entre elles,
 
Le projet du gouvernement
Mais quelqu'un peut il trouver le temps de nous dire ce qu'il y a dedans = toutes les mesures ?
Comme d'habitude on n'en connaît qu'un petit bout
Nous pensons que tout le monde finira bien par se rejoindre sur le contrat unique avec droits s'affirmant progressivement ; mais cette flexi-sécurité elle doit avoir un volet sécurité ; savez vous quelles sont les dispositions prévues dans les mesures de Villepin sur cet aspect ?
 
Pour moi je n'irai manifester et distribuer des tracts que s'il n'y a rien dans ce volet.
 
Remarque d'ordre général :
Les débats que nous avons sont super intéressants et l'un de nous disait récemment " de l'air ! " ; c'est ce que nous trouvons sur ce site et ça fait un bien fou.
 
Cela dit, le risque que nous courons dans notre groupe est celui de la naïveté ; il ne faut pas tomber dans tous les poncifs des vrais libéraux : non, tous les patrons ne sont pas à plaindre ; non, tous les petits patrons ne sont pas à plaindre : si l'on veut savoir ce qu'ils gagnent on peut aller voir le site de l'INSEE et il n'y a pas photo par rapport aux salariés. Ils travaillent plus, c'est évident,  mais c'est pour eux : en général (sauf quand ils boivent le bouillon) au bout du compte ils vendent l'entreprise et alors c'est le jakpot !
 
Et je ne parle pas des grands patrons ...
 



Je veux aussi, quand même, relever une erreur : il n'est actuellement pas difficile de licencier ; il faut et il suffit qu'il yait une "cause réelle et sérieuse" et qu'on puisse le prouver. Il n'est absolument pas besoin d'une faute grave ou lourde, la seule différence c'est que les indemnités diffèrent selon le niveau de la gravité (lorsqu'il n'y a pas d'ancienneté, il n'y a pas d'indemnités). Il n'est même pas nécessaire qu'il y ait une faute ; il suffit d'une "cause réelle et sérieuse".
Ex DRH d'une entreprise (66 personnes) je connais bien la question pour avoir, malheureusement (et sans plaisir) pratiqué.
 Cela dit, les petits patrons ne connaissent pas bien la loi et dans beaucoup de cas sont condamnés parcequ'ils ne respectent pas les procédures. C'est la raison de cette légende qui veut qu'en France on ne puisse pas licencier. Je peux vous garantir que ce n'est pas vrai.
 
 
Donc pas de naïveté ; la ligne de crête sur laquelle nous sommes nous oblige à beaucoup de prudence dans la rédaction : nous ne sommes pas des libéraux nous sommes des socialistes libéraux et ce n'est pas pareil.
 
Parce nous cherchons un monde + efficace et aussi un monde + juste, (et je suis bien d'accord qu'un monde inefficace est injuste).
 
 
J'aimerais bien avoir la "bonne parole" de nos élus (en l'occurrence JMB) : le PS gronde contre le CNE / CPE, que dit JMB ?
 
 
 Cordialement,
 
 
Daniel GENDRIN
St Priest (69)


Dernière édition par le Dim 14 Mai - 17:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le CNE CPE   Le CNE CPE EmptyDim 14 Mai - 17:30

Re :

Pour poursuivre le débat,
je suis dans une entreprise privée qui embauche des profs avec une
période d'essai d'un an. Tous les ans, des profs sont virés à la fin
de leur période d'essai pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
Ex : l'école veut embaucher un prof niveau bac + 5. Comme les
salaires sont faibles, elle trouve un bac + 3 qu'elle embauche en
CDI. A la fin de la période d'essai, elle le vire parce qu'elle a
trouvé un bac + 5.
J'en ai vu des collègues ayant fait leur travail honnêtement et
professionnelement virés au bout d'un an essuyant des larmes dans mon
bureau.
Ex. n°2 : je suis embauché en emploi jeune CDD de 5 ans. Au bout de 5
ans, qd je négocie mon CDI, on me met la pression (avec des remarques
du genre : ton boulot n'est pas si bien fait que ça...) pour que je
négocie au moins disant, et 2 jours avant la fin de mon contrat, on
me fait un chantage "tu accepte ou on te vire". Bilan, je suis moins
payé que mes collègues, et c'est directement dû à la précarité de mon
ancien contrat.
La conséquence, c'est que je suis démotivé.

Bref, vous comprendrez que la précarité induite par les nouveaux
contrats m'inquiète.

Bref, que les entreprises arrêtent de parler de chartes éthiques, de
morale ou de politique sociale.
Emmanuel



Re :



C'est vrai, Emmanuel ! Certes.
Mais tu sais aussi que cette position de force actuelle de l'employeur est due au taux élevé de chômage... cependant qu'inversement avec un chômage abaissé à 5 % (grâce à une flexibilisation du Code du Travail), ce rapport de force s'inverserait : "- Vous ne voulez pas me passer en CDI ou m'augmenter ? Je vais voir ailleurs ! - Ah non non non : restez avec nous !"
L'un des (multiples) méfaits du chômage massif est en effet qu'il met l'employeur en position de seigneur et de tyran, tous comportements abhorrés par les libéraux (dans le sens philosophique du terme).
Là où l'économie libérale (la responsabilisation individuelle) est au service de la philosophie libérale (le respect de la dignité et l'égalité des relations entre les individus)...
Bon début de week-end à tous !
Christophe




Re :

Bonjour tout le monde !
Bon, petite précision pour commencer : je suis un jeune adhérant PS et MJS, je ne me considère pas comme social-libéral et je suis très sceptique sur la pérennité du système anglosaxon actuel compte tenu de la situation du système financier occidental...
Vous parlez tout le temps de flexibilité du travail. Bon, soit... mais à mon avis, ce terme veut tout et rien dire : si l'on pousse la flexibilité au maximum avec les exigences demeurées du capital jusqu'où ira t-on ? Ne doit-on pas avoir un minimum d'exigence ? C'est ringard l'exigence sociale ? Ne doit t'on pas pousser les entreprises à avoir cette exigence en utilisant l'instrument fiscal ?
Je suis conscient que les exigences de profitabilité des entreprises soient toujours plus grands et que l'on doit suivre le train-train si l'on veut "survivre", mais il n'à jamais été prouvé qu'une plus grande volatilité de l'emploi améliorera le niveau moyen de l'emploi à long terme.

Pourtant... en dehors de la tactique politicienne ô combien détestable du gouvernement (Villepin sait bien que, quoi qu'il arrive -sauf catastrophe imprevue- le chômage baissera aux cours des prochains mois), ce CPE contient quelques bonnes idées que l'on ne doit pas ignorer. Le parti socialiste aurait dû par exemple saluer l'initiative consistant à réglementer les stages et exigeant une rémunération minimum des stagiaires.
Et les députés PS , au lieu de geuler à tout và, devraient apporter des critiques constructives à ce CPE, et essayer, au moins, de le doter d'un minimum sécurité face à la précarité des jeunes.

Donc, même si je refuse cette idéologie actuelle du "tout ou rien" des cadres du parti , je manifesterai. L'extrème flexibilité de ce contrat première embauche est quand même révoltant, quoi qu'on en dise (avec un préavis de licenciement à 15 jours seulement je me dis qu'il faut quelquefois savoir dire "stop").



Re :

Bonjour camarades

Je suis en beaucoup de points dans le même cas que Jocelyn : jeune
(20 ans) adhérent (récent) au PS et au MJS, indécis.
Et pour ma part (j'en profite pour me présenter, moi spectateur
muet) : "social-libéral" dans la mesure où je regrette l'absence de
courant social-démocrate qui m'aurait attiré au Parti et au
Mouvement plus tôt... Mais n'est-ce pas ça, notre point commun à
tous?

Le CPE, je manifesterais contre, non pas pour la flexibilité qu'il
est censé matérialiser, mais parce que :
- c'est une mesure qui manque cruellement d'équilibre. Elle s'arrête
à 26 ans. Au-délà de la période de 2 ans, aucune flexibilité
supplémentaire par rapport au CDI : en quoi cela peut-il aider les
employeurs?
- c'est un contrat aidé sans limitation, ce qui me semble inédit.
Pour un contrat qui a 3 ans d'exonérations de charges, il me
semblait important de mettre le hola. Mais non, la mesure prévoit
même de ne pas compter les CPE dans le nombre de salariés... très
sympathique pour entraver les droits syndicaux sans le dire.
- la période de 2 ans où l'on peut licencier "sans justification".
C'est un peu fort de café. C'est une belle façon de contourner
l'intégralité du Code du Travail.
- le cumul exonération de charges + période d'essais est une superbe
incitation à se servir du CPE comme CDD sans charges.
Bref : tout incite les patrons à abuser de ce système et rien ne les
en empêche...

Maintenant, que des mesures soient prises pour le chômage des
jeunes, c'est une avancée. Mais le gouvernement a décidé le passage
en urgence d'un texte transformé in-extremis en amendement de la loi
sur l'égalité des chances...

Amitiés social-démocrates
Fabien.


Re :

Bonjour a tous,

Je viens de lire la tribune de JMB et comme christophe j`ai trouve le ton habile sans renier le fond, ce qui est un bel exploit.

Juste deux points ou je pense que l`article aurait pu etre plus severe :
- le role des partenaires sociaux : il est criant de voir qu`apres raffarin, villepin prend les partenaires sociaux pour des quantites negligeables. La droite ne les sort du placard que pour amuser la galerie sociale. Dire en plus que les syndicats se pretent a ce jeu, est encore plus desesperant.
- la sanction financiere pour les entreprises qui abusent des contrats a effet d`aubaine. L`etat est certes coupable car c`est lui qui en premier developpe ces types de contrat, mais il faut arriver a une regulation financiere qui dissuade les entreprises de ne trouver leur profitabilite que dans l`ajustement des contrats de travail, ce qui les dedouane de tout effort de creativite, d`investissement...
Ce qui doit etre encourage, c est la creation de production et de richesses, pas la deflation salariale ou son sous-produit, la dequalification des contrats de travail. Ce cercle vicieux est inefficace economiquement car il reduit les revenus des plus defavorises et cree de gigantesques frustrations qui pourraient s`exprimer avec violence comme pour les banlieues recemment.


Philippe



Re :


Fabien
Merci pour ta présentation très claire du contexte syndical étudiant et ta
position sur le CPE.
Je vis (très bien ?) et milite au PS, dans un quartier sensible « La Reynerie, à Toulouse ». Je rencontre des jeunes, essentiellement issus de l'immigration qui, dans une situation sociale particulièrement difficile, ont des réactions mitigées sur la question.
Pour la majorité, ils se sentent concernés. Les autres ont perdu toute espérance et volonté de s'intégrer dans le système. Ils optent alors pour une vie marginale, mêlant combines, petits boulots, voire rapines et trafics.
Ceux qui ont choisi de continuer à rechercher un emploi, malgré leurs handicaps, se partagent en pour et contre le CPE, sans trop d'illusion.
Les « favorables », y voient une facilitation à l'accès au monde du travail,
première étape vers la sortie de la galère et les risques de dérive. Leur objectif :
s'installer dans une vie normale, s'éloigner des « bandes », fonder un foyer, s'ouvrir à la consommation.
La précarité, l'humiliation, ils connaissent déjà. Ils espèrent que plus
d'opportunités leur fourniront plus de chances de trouver enfin un minimum de stabilité dans la dignité.
Les « contres », influencés par les aînés, encouragés par les politiques et «revendicationistes », n'y voient qu'occasion de refuser d'être assimilés à un troupeau de demandeurs corvéables à merci et jetables sans autre forme de procès. En bref, aller d'humiliations en humiliations sans même l'espérance d'un aboutissement concret.
Et pour tous, la contestation des étudiants apparaît comme celle de « nantis »
(excuses-moi du peu), un univers qui ne les concerne pas.
Voilà ce à quoi on abouti, avec une loi passée en force par un gouvernement aux abois et une opposition « qui est pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour ».
On est loin du compte d'un rassemblement autour d'un projet qui unirait les Français sur une volonté pour une société « solidaire » qui privilégierait les plus nécessiteux, vecteurs des richesses de demain.
Léoneck

PS. Je ne minimise en rien la revendication dans les milieux étudiants. Vous êtes aussi pour moi, inclus dans la richesse d'Avenir.



Re :
Bonjour,

Ce mail est un peu long mais j'ai essayé (à défaut d'avoir complètement réussi), d'être aussi synthétique que possible.

Hélas, faute d'un débat intelligible, je me pose toujours la question sur le CPE.
Est-ce une aubaine pour l'entreprise, une flexibilité outrancière sans sécurité en contrepartie, ou un assouplissement favorable pour créer de réels emplois ?

A mon sens, le CPE ne servira pas à grand-chose... Il ne créera pas d'emplois et certaines entreprises continueront tout de même à recruter en CDI. A ce titre, il suffit de voir les résultats du CNE : certaines petites entreprises qui ont la possibilité légale de recruter quelqu'un en CNE continuent à le faire en CDI.
Le CPE n'est qu'une mesure incrémentale de plus sensée faire reculer le chômage. Mais comme toutes les mesures de ce style, conçues par des gouvernements de droite comme de gauche d'ailleurs, il ne servira pas à grand-chose.
Sans doute le plus scandaleux dans le texte est la non-motivation du licenciement, qui met à la poubelle une conquête syndicale importante.

Après, j'avoue mal comprendre le mouvement que cette mesure suscite...
Et d'ailleurs, si mouvement il y a, ce dont je ne suis pas vraiment certaine. En effet, les médias et les syndicats (et le PS d'ailleurs) nous parlent des grèves des universités. Mais pour avoir été étudiant ou pour peut-être l'être encore aujourd'hui, nous le savons quasiment tous : en général, quand il y a grève dans les universités, elles sont le fait d'une minorité active qui décide en AG le blocage des locaux. Cette minorité empêche les étudiants d'aller en cours et ces derniers, après un ou deux jours d'étonnement et de curiosité, ne prennent plus vraiment la peine de remettre les pieds à la fac, attendant patiemment chez eux que le mouvement se calme... Des deux côtés : minorité active/majorité silencieuse ou, il faut bien le dire, indifférente, le dialogue et le sens politiques sont limités.
Ce mode de fonctionnement était déjà à l'oeuvre avec les grèves étudiantes suite au projet LMD (licence-master-doctorat).

> traduction simple, en quelques mots :
> "pensez vous, camarades, que les révoltés des campus, qui détruisent
> leur propre outil d'émancipation, l'Université, voteront pour des
> socialistes légalistes, démocrates et réformistes?"
> Radicaliser la jeunesse, c'est l'éloigner de la gauche de
> gouvernement... c'est la démobiliser. Mr. de Villepin le sait.
>
>
Très juste car la manière dont tu poses la question implique la réponse : effectivement, "les révoltés des campus" ne voteront pas pour des socialistes légalistes, démocrates et réformistes. Beaucoup des groupuscules actifs sont trotskystes ou issus de la CNT.
Autre chose : finalement, le plus choquant, dans "cette histoire" est la manière dont les choses se passent depuis le début : une droite qui refuse tout dialogue et qui utilise le 49.3 pour passer en force et qui, indirectement (ou peut-être directement d'ailleurs) décrédibilise l'institution parlementaire. D'ailleurs cela pourrait nous amener à réfléchir sur des réformes institutionnelles urgentes mais c'est un autre débat (quoique).
Et face au gouvernement, un mouvement social qui se radicalise et qui au lieu de lutter contre cette absence de dialogue, ne fait que la réifier et la naturaliser et fait de l'affrontement son viatique. Et qui, il faut bien le dire, aime bien l'aspect folklorique voire adoubement universitaro-militant de la chose.
Quant à nous, comment nous inscrire à la fois à l'intérieur (afin d'être crédibles et entendus) et au-delà (afin d'éviter les modes de comportement cités ci-dessus) de ce mouvement?
La question reste entière et pourrait d'ailleurs être étendue à d'autres sujets de discussion.

Amitiés,

Alexandra
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MessageSujet: Re: Le CNE CPE   Le CNE CPE EmptyDim 14 Mai - 17:32

Re :

Tu as raison Leoneck : nous ne sommes pas très responsables de n'avoir rien écrit sur le CPE depuis quelques semaines.

C'est peut-être dû au fait qu'on n'est pas d'accord entre nous. En tous cas c'est un signe qu'on n'est pas clair.


1) Quelques réflexions :

Ce qui provoque la précarité c'est le monde dans lequel on vit :
l'ouverture des frontières dans l'Europe
la mondialisation (délocalisations des industries de main d'oeuvre les + massives)
et surtout (il faut insister sur le fait que c'est la raison principale) la poursuite des gains de productivité
font que l'on passe d'une production à dominante industrielle à un monde à dominante tertiaire.


Or les caractéristiques d'un monde tertiaire sont différentes (mobilité, poids relatif de l'investissement, formation ...).

On peut rêver de vivre dans le monde ancien.
Ou s'adapter au futur.

Ce n'est pas un pb de gentillesse ou d'exploitation c'est simplement une réalité des temps.


La précarité on y est depuis 10 ans et pour quelques années encore ; il faut trouver les systèmes qui vont bien à un monde de service ; à nous de faire en sorte que la mutation ne nuise pas trop aux + faibles ; d'autres l'ont fait, on y arrivera.


2) Alors le CPE ?


Tant que le PS ne découvrira pas comment il nous fera passer d'un monde à l'autre je ne manifesterai pas contre le CPE.
1° action (groupe économie) : analyser l'avant projet du PS qui nous est parvenu la semaine dernière pour débat
2° action : si OK manifester avec le PS contre le CPE
3° action : si pas OK trouver autre chose et ne pas manifester (je refuse de manifester si on ne prouve pas qu'on propose vraiment mieux).


voilà mon point de vue (c'est un peut frustrant mais tant qu'on n'a pas assez réfléchi, il faut encore réfléchir).


Tu nous laisses une semaine ?


Cordialement

Daniel GENDRIN


PS : et tant pis si on loupe le train : on n'est pas indispensables à cette bataille ; personne n'est indispensable



Re :

CPE :
Personnelement, si R2 ne soutient pas le mouvement du PS contre le CPE, je m'en réjouirais.
Politiquement, le CPE est un test non dangereux (le PC, le FN, la LCR fonctionnent beaucoup sur la peur des gens ; c'est inhérent au système politique et dès qu'ils ont le pouvoir, ils font marcher tout le monde à la baguette en les terrorisant, paradoxal !) , il faut mettre de la flexibilité dans le contrat de travail, il faut aussi être humain et à mon sens il faut se battre pour que l'employeur donne la raison du licenciement.
J'ai recruté des jeunes, qui m'ont demandé en début d'entretien à avoir des explications sur les motifs pour les quels ils ne seraient pas recrutés. La personne qui se présente à le droit de savoir POURQUOI. il me semble c'est l'aider.
Politiciennement le gros concurrent de la gauche aux prochaines élections est Nicolas Sarkozy (d'un côté) et José BOVE (de l'autre). L'afflaiblissement de DdV est plutôt une mauvaise chose, elle valorisent fortement les extrêmes. Enfin, C'est pas dramatique.

JL Le Berre



Re :


Comment peut on dire avant son entré en application que le CPE est inefficace ??
Je note que la grande majorité de ceux qui sont concernés par le CPE ne s'exprime pas ou quand elle le fait, elle est d'accord pour essayer(jeunes des banlieues et tous ceux sans qualification, patrons de PME qui hésitent avec un CDI trés couteux en cas de rupture aprés la période d'essai...
Dire que l'article 49-3 a empéché le débat démocratique est faux quand on sait que 32 amendements proposés notamment par les partis de gauche ont été adoptés. Le 49-3 a été appliqué aprés un blocage délibéré du débat par l'opposition en déposant 371 amendements.
Je pense, à qlqs mois maintenant d'une élection majeure, ce serait une trés grave erreur de penser que déclencher une crise institutionnelle par la monté des violences étudiantes et syndicales, permettrait à la gauche de reprendre le pouvoir sans combat politique, bien au contraire, l'histoire est la pour nous rappeler que le parti de l'ordre triomphe tjrs en de telles circonstances.
Beaucoup de reproches peuvent etre fait à l'encontre du PM dans la gestion de ce dossier mais son lynchage médiatique(voir Libé ce jour...) en s'en prenant non plus à sa politique mais à sa personne m'écoeure! Je rappele au passage que ce meme journal ne dénonce meme pas le pillage de la MNEF(jugement en cours) par qlqs donneurs de lecon comme DSK , Cambaselis...!! Ou sont les étudiants qui manifestent contre ces malversations ??
amitiés sociolibérales
Guy Noailhet


Re :

Bonsoir à tous,

Le CPE est incontestablement détestable et inutile.

Inutile parce que l'on voit pas, dans le droit actuel ce qui empêche
un licenciement rapide lorsqu'il y a une cause réelle et sérieuse.

Faire croire le contraire, c'est participer au fantasme collectif
sur ce point.

Détestable parcequ'instituer le licenciement sans motif pendant deux
ans, c'est revenir à une conception féodale des relations que les
libéraux ont farouchement combattu au profit d'une notion qui paraît
quand même plus noble:

un contrat est constitué par des engagements équilibrés qui doivent
être exécutés de bonne foi.

Croire qu'une situation peut s'améliorer par l'arbitraire, c'est une
régression intellectuelle que l'on ne peut confondre avec une
réflexion nécessaire qur la flexibilité et l'adaption de l'offre de
travail aux besoins des entreprises, notamment par la formation.


Re :


Pour le moment nul ne sait si le CPE servira à quelque chose.

C'est une faiblesse de nos sociétés (c'est aussi vrai dans les entreprises) de vouloir juger de l'efficacité d'une mesure après quelques mois. Ce genre de mesure ne donne des résultats qu'à long terme (d'autant qu'en l'occurrence il fait jouer des éléments psychologiques et comportementaux chez les employeurs). Donc c'est au bout de plusieurs années que l'on verra si la formule est bonne.

En attendant on est bien obligés de se déterminer par rapport
à la situation telle qu'elle est
à notre analyse sur la nécessité d'assopuplir le marché du travail ou non

N'oublions pas d'où l'on vient : le CPE vient d'une idée de contrat unique qui remplacerait les différents contrats (y compris le CDI) dans lequel les garanties s'accroîtraient avec l'ancienneté et qui serait accompagné d'un renforcement des moyens d'accompagnement des chômeurs, d'une indemnisation généreuse du chômage et d'une forte incitation à reprendre un emploi fût-il différent de celui qu'on a quitté.


Villepin l'a considérablement simplifié et déséquilibré (pas de renforcement de l'accompagnement des chômeurs et de l'incitation à prendre un boulot, pas d'augementation de la durée d'indemnisation).

Par ailleurs, sur la méthode, s'il est vrai que le débat risquait de s'enliser, il est tout de même parfaitement anormal qu'il n'y ai pas eu de tentative de mettre les syndicats dans le coup. Villepin les a rencontrés 1 fois avant l'été puis ordonnance sur le CNE et loi sur le CPE. Significatif est le fait qu'il ait réussi à faire descendre la CFDT dans la rue ; il fallait le faire !


Donc à mon avis, pas la moyenne sur le fond et zéro pointé sur la méthode.


Avec en prime cette idée de ne pas avoir à justifier le licenciement. Il est normal que le jeune qui n'est pas gardé sache pourquoi, surtout si c'est de sa faute.

Je comprends bien le problème : si une cause de comportement est invoquée elle ne sera pas démontrable (sauf usine à gaz) ; pourtant il faut bien qu'un jeune qui ne se serait pas adapté à l'entreprise dans laquelle il travaille sache que c'est la cause de son licenciement.

Si on pense que la période d'essai de 2 ans est bonne, le licenciement doit être expliqué, quitte à ce que l'on ne le puisse contester en justice.

En tous cas, au global, le compte n'y est pas et il faudra bien qu'on reprenne cela quand on y sera.

Il faut faire mieux, beaucoup mieux, en partant de la même base.

cordialement,

Daniel GENDRIN



Re :


Bonjour à tous, je poste là mon premier message sur ce site.
C'est un message que j'avais écris sur le forum de Ségolène Royal.
(Comment se fait-il que ce forum ne puisse être organisé par sujets,
en plusieurs parties, par thèmes ? )
En discutant autour de moi, j'ai rencontré de nombreuses
personnes qui ne comprennent pas la position officielle du PS sur le
CPE actuellement. Ainsi exiger un retrait sans condition plutôt que
des aménagements éventuels ne me semble pas responsable. Il y a eu
débat et vote à l'assemblée nationale. De plus je n'ai pas entendu
de condamnations claires des blocages de facs. (je suis moi-même en
master 2 Collectivités Territoriales à Toulouse 1).
Par ailleurs, nombre de discours se sont parrés de teintes
démagogiques : on ne réfléchit pas en disant simplement : on
sacrifie notre jeunesse...

Il y a donc en France, et dans la jeunesse de gauche, des gens
qui sont nuancé sur le CPE, rétiscent, plutôt favorables ou
défavorables, mais qui n'acceptent pas que la rue engage un rapport
de force avec le gouvernement ( à 1 ans des élections qui plus est).
Ces gens se détournent du parti socialiste, et voterront udf, ou
vert ( si on ne se retrouve nulle part, affichons au moins nos
préoccupations écologistes)
De même, les partis de gauche en Europe ne comprennent pas des
postures radicales, sans nuances, sans finesses, entendues...

Donc voici le message envoyé à Ségolène : ( il y a quelques
messages à tendances socio-libérale sur son blog, surement grâce à
ses déclarations sur la politique de T. Blair, qui a fait adhérer
des gens voulant infléchir le ps en ce sens... )

"En effet, la précarité existe déjà. Il faut arrêter les slogans
au profit de la réflexion...

Et surtout il y a le CNE, et 90% des jeunes trouvent un emploi dans
des entreprises de moins de 20 salariés. Donc ils sont soumis au
CNE.
C'était une vrai nouveauté, et il n'y a pas eu de mouvements sociaux
pour ça. Alors que là il y avait une vraie logique.

Cependant il est vrai que le CNE a du sens pour les petites
entreprises, formidable réserve d'emplois, même si on peut
l'améliorer un peu.
Le gros problème c'est la forteresse du CDI, et pire de la fonction
publique, qui s'oppose à la précarité et au chomage. Il y a là des
vrais inégalités que la gauche à tort d'oublier.

Donc il faut réfléchir. Mais aller vers un contrat unique parait
intéressant. Strauss-Kanh vient de le proposer, d'autres aussi... Et
puis c'est comme ça dans la plupart des pays du monde. Et réfléchir
à la fonction publique, qui a du sens, mais qui doit être intégré
dans une vision globale de la société.

Par ailleurs, le CNE-CPE concernera peu les jeunes diplomés,
compétents, recherchés. Cela pose donc la vraie question : ceux qui
n'ont pas de qualif, et la mauvaise orientation en fac. Les deux
sont de vraies problèmes... Compliqué...

Par contre, je suis contre car faire ainsi une distinction entre
jeunes ou pas, par l'âge simplement, me gène; même si l'entrée dans
le monde du travail doit être vu comme un moment spécifique. Pour
des raisons symboliques, et parceque cela génère un empilement, avec
un nouveau contrat. Et le fait de ne pas motiver un licenciement
risque de dériver, même si les tribunaux veillent.
Mais ça c'est aussi dans le CNE. Mais les employeurs dans leur
majorité ne font pas jouer avec les jeunes, c'est absurde. Mais il
peut y avoir des dérives. (à mettre en balance avec d'éventuelles
créations d'emplois)

Quelle maladresse d' avoir fait passer la loi par le 49-3, alors que
le CPE était déjà passé. Et sans concertation préalable. Cela
revient souvent pour justifier un mouvement légitime contre la
représentation nationale. Déjà l'erreur politique de base est de
l'avoir créé alors que le CNE avait le même résultat. En effet les
grandes entreprises utiliseront peu ça, elles n' en ont pas besoin...

Quand aux manif, pourquoi pas, ça porte un message... A deux ans des
élections pour quelque chose de finalement si peu novateur, cela
porte quand même un danger.
Il faut avoir confiance en la démocratie : il est normal qu'un
gouvernement de droite applique un programme de droite.
Les manifestations générales sont réservées aux revendications
catégorielles, ou aux atteintes graves à la démocratie ou à des
valeurs fondamentales.
Mais ça agglomère ensuite les mécontentements et la démagogie...
C'était bien pour remobiliser la gauche. Mais ça ne doit pas la
lancer dans une surenchère démago.

Par contre le blocage des facs est une absurdité, une honte à la
démocratie le plus souvent : vote d'une minorité dans des AG, vote à
main levé, enchainement de slogans, et blocage de quelques
extrémistes contre le reste...

C'était marrant les premières années, puis on se rend compte que
c'est nul.
Ca a un sens pour des situations graves, avec une mobilisation
massive et cohérente. Là c'est de la mise en scène. Ca porte un
mécontentement plus général, et c'est son seul mérite.
Donc en gros,



Modification du CPE-CNE
Non aux blocages
Non aux manifs répétées
Non à la démagogie et à la facilité
Oui à la gauche en 2007 "

Qu'en pensez vous ?
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Le CNE CPE Empty
MessageSujet: Re: Le CNE CPE   Le CNE CPE EmptyDim 14 Mai - 17:33

Re :


Pourquoi la période d'essai de deux ans sur les jeunes uniquement ?

Je te donne ce que je pense être le raisonnement de la bande à Villepin.

1) Parce que l'on pense qu'entre un jeune qui n'a pas d'expérience et qui va
poser des problèmes d'intégration et un moins jeune l'entreprise choisira le
moins jeune. Sauf si l'entreprise peut jouer de la flexibilité (avoir moins
de problème en cas d'erreur).

2) Donc les entreprises (on va leur faire comprendre qu'il faudrait que les
chiffres soient bons) vont peut-être embaucher plus de jeunes, et les moins
jeunes vont trouver moins de travail.

3) Donc dans un an ou deux, on élargira la mesure aux moins jeunes, qui
trouve moins de travail, normal. Puisque ça marche pour les autres pourquoi
pas pour eux ? Vu qu'au bout de deux ans, tu t'es habiuté, ça peut durer
encore quelques années de plus.

4) Dans trois ans, on aura refondu une partie du contrat de travail. Et on
aura un "truc moderne". Le CDI aura disparu, je suis presque sur que c'est
une bonne chose.


Voilà

Jean-Louis LE BERRE


Re :

Chers camarades.

Nous avons échangés longuement sur le CPE, et nous sommes arrivés à la
conclusion, que
Le CPE n'était pas une bonne chose, mais que de toute façon le code du
travail actuel n'était pas porteur d'une évolution nécessaire.
donc le CPE était peut-être le moyen d'y arriver (avec des améliorations en particulier la motivation du licenciement).
Nos économistes nous ont dit que le CPE ne créera pas ou peu d'emploi, mais qu'il va y avoir transfert d'emploi vers les jeunes.

Il était dans ce cadre logique de manifester, pour dire que l'on est contre
ce projet, qu'il fallait l'améliorer.
Maintenant que cette première manifestation est passée. Elle a été un demi succès.


Considérant aujourd'hui :
que le gouvernement a dit qu'il était prêt à négocier.
que la motivation du licenciement est quasiment acquise, qu'il y aura des
mesures complémentaires.
que le gouvernement et le parlement, qui ont voté cette loi, sont pour moi
légitimes, responsables et représentatifs de la population française.
que les syndicats étudiants et salariés (fonctionnaires en grosse majorité)
ne représentent qu'eux même et ne sont pas responsables (c'est la loi).
que les syndicats étudiants et salariés ont obtenus ce qu'ils demandaient.
que les manifestants ne sont pas responsables et non-représentatifs.
que les risques de trouble à l'ordre public sont importants, les casseurs et
délinquants seront de plus en plus nombreux.
que les dommages, les perturbations et la baisse d'activité seront payés
principalement par ceux qui ne sont pas dans la rue.
que les bénéfices attendus (en cas de retrait) sont nuls, car il n'y aura
pas de négociation.
que de toute façon, il faut faire évoluer le contrat de travail et les
droits associés.
que les choses doivent se régler au préalable dans les urnes.

En résumé :
Tout ça coûte très cher.
A la sortie, quelque soit le résultat tout le monde est perdant.
La demande de retrait du CPE est antidémocratique.
La grève et la manifestation du 28 mars 2006 sont illégitimes.

Je me désolidarise totalement de ce mouvement.
Le 28 mars 2006, je travaille.

Jean-Louis LE BERRE


PS :
Je ne parle ici que des aspects intérieurs, il va de soi que l'image de la
France est ternie par ces NONs successifs et rétrogrades.
J'ai appris que les syndicats d'étudiants demandaient la démission de DdV,
je trouve cela honteux. Je n'ai aucune sympathie pour la droite, seulement
du respect pour nos institutions.
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